ADULTES
« Dans bien des cas, mes clients atteints du TSAF ne se conformaient pas aux règles élémentaires; par exemple, ils ne se présentaient pas aux rendez-vous, arrivaient en retard, n’allaient pas au bon endroit ou ne se comportaient pas convenablement […] J’ai présumé que mes clients n’étaient pas intéressés ou que la situation leur importait peu, mais j’avais tort; ils n’étaient pas en mesure de structurer les pièces du casse-tête d’une façon logique et significative » (Boulding, D. 2001).
Les intervenants qui travaillent avec des accusés, des témoins ou des victimes atteints du TSAF doivent se rappeler que l’âge chronologique de ces personnes ne correspond peut-être pas à leur âge fonctionnel. Par exemple, dans le cadre d’une étude (en anglais seulement), l’âge chronologique médian des participants atteints du TSAF était de 16 ans et cinq mois alors que leur âge fonctionnel était de six ans et sept mois.
Il se pourrait que les personnes atteintes du TSAF soient très vulnérables lorsqu’elles rencontrent des intervenants du système judiciaire, en raison de leurs aptitudes linguistiques réduites, de leurs problèmes de mémoire, de la difficulté qu’elles ont à comprendre les concepts abstraits (comme le temps) et de leur capacité de jugement affaiblie. Elles peuvent également être excessivement influençables ou impulsives.
Il n’est pas rare qu’une personne atteinte du TSAF joue tour à tour le rôle de témoin, de victime et d’accusé. Il est donc important de se rappeler que ces personnes pourraient être à la fois témoins, victimes et accusés dans le cadre du système judiciaire. Des formes de soutien et des services modifiés seront peut-être nécessaires lorsqu’une personne atteinte du TSAF est victime, témoin ou accusé.
Les communications avec les personnes atteintes du TSAF au sujet du système de justice peuvent être assez laborieuses. En effet, en raison de leurs difficultés langagières, il peut être difficile pour ces personnes de comprendre et de transmettre les renseignements nécessaires au sujet du système de justice pénale, ou encore de donner des directives. Cependant, bon nombre de ces personnes sont capables de dissimuler leur confusion en parlant beaucoup : [traduction] « Elles acquièrent une désinvolture qui dissimule leur compétence réelle. Les expressions idiomatiques ou sarcastiques risquent de les embrouiller ». Cela signifie que, dans presque tous les cas, les personnes atteintes du TSAF auront besoin d’une personne pour « interpréter » pour elles à chaque étape du processus (en anglais seulement).
Les personnes atteintes du TSAF doivent parfois composer avec les difficultés qui suivent, qui pourraient leur occasionner des problèmes si elles sont appelées à intervenir d’une manière ou d’une autre dans le système judiciaire :
- faibles aptitudes sociales
- faible niveau de compréhension
- incapacité de se concentrer pendant de longues périodes ou de faire le lien entre certains gestes et leurs conséquences
- faible mémoire à court terme
- tendance à fabuler (se souvenir de détails inexistants ou d’événements qui ne se sont pas réellement produits)
- problèmes liés à la mémoire et à la notion du temps
- influençabilité et impulsivité
Il est possible que ces personnes aient besoin de plus de temps pour comprendre ce qui se passe. De plus, la fatigue peut être un facteur important, car la plupart des personnes atteintes du TSAF sont constamment fatiguées et manquent rapidement d’énergie cognitive.
